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jeudi 8 février 2007

Points du programme I·4 : Théodora Psychoyou

Présentation de la proposition de Théodora Psychoyou (Académie de France à Rome)
La Querelle dans les mutations de ses termes (théoriciens versus praticiens, Français versus Italiens…)

  • Argument
L’organisation bipolaire fondée sur la comparaison, sur le parallèle et, dans certains cas, exprimée par la querelle et l’apologie de l’un ou l’autre des éléments de comparaison fait partie des mécanismes d’appropriation du modèle et structure le discours. De ce point de vue, le comparatisme Anciens-Modernes n’induit pas obligatoirement la Querelle, pour ce qu’il témoigne en premier lieu d’une figure de pensée dont la querelle est une des expressions. En marge de la question des Anciens et des Modernes se dessinent d’autres axes de comparaison potentiels, notamment l’opposition entre les théoriciens et les praticiens, puis celle entre la musique française et italienne. Les manières de considérer l’objet divergent, et les finalités aussi. Dans le cadre de la Querelle, c’est principalement la critique du modèle (et, par conséquent, la « manière de faire ») qui motive le discours. Dans le cadre de la comparaison, le but principal est la définition des objets de la musique à défaut, très vraisemblablement, d’une méthode et d’un arsenal terminologique en soi, à défaut, dans le domaine musical, d’une définition per se de l’un ou l’autre terme de la comparaison. Il est par exemple question de la musique par rapport au discours, par rapport à la mathématique, par rapport à la poésie, à la logique, à la peinture, etc… ; le son est comparé aux couleurs, le chant à la parole, la voix aux instruments, les Français aux Italiens, Anglais, Allemands ou Espagnols.
Pour ce qui concerne les démarches fondées sur la critique d’un modèle, une seconde remarque est celle de l’imbrication des couples, tant par correspondances directes que par des glissements du sens. La Querelle des Anciens et des Modernes a pu ainsi prendre parfois l’aspect d’une querelle entre théoriciens et praticiens, entre mathématiciens et physiciens ou empiristes, voire entre Italiens et Français. Si la correspondance de binômes Anciens/théoriciens et Modernes/praticiens peut sembler naturelle et logique, celle entre Anciens et Italiens puis Modernes et Français pourrait en revanche surprendre. Mais le tour parfois passionnel que prit la querelle à la fin du xviie siècle fit que certaines analogies fort subjectives résultèrent autant des conflits de concepts que de personnes. Le cas de Lecerf de la Viéville dans sa Comparaison de la musique italienne et de la musique française en est particulièrement représentatif.

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