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vendredi 27 janvier 2012

Projet Agon : La Dispute • cas, querelles, controverses

Ce projet financé par l'Agence nationale de la Recherche (2011-2013), coordonné par un comité réunissant Kate Tunstall, Sophie Vasset, Alain Viala, Alexis Tadié, aborde la question de la querelle et de la dispute comme vecteurs de création.

Depuis le genre de la disputatio, ces notions constituent une catégorie de la rhétorique, appartiennent de fait à l’histoire littéraire mais engagent une enquête sur les catégories des savoirs et sur les conditions même des débats. Ce travail tire profit de comparaisons, à l’époque moderne, entre les pratiques d’espaces culturels différents (centrées avant tout sur la France et l’Angleterre, mais étendue progressivement à l’Europe) ainsi que sur des disciplines différentes.
Les modes de fonctionnement des disputes sont étudiés au travers d’une réflexion portant à la fois sur les principes rhétoriques, sur les façons dont les arguments circulent et sur les enjeux théoriques, philosophiques, scientifiques, voire économiques qu’elles impliquent. L’essor des querelles à l’époque révèle des enjeux plus vastes, des tensions qui dépassent la polémique autour d’une pratique ou d’un objet théorique, et qui relèvent des controverses. Quoique le terme renvoie le plus souvent à des questions religieuses, il est indéniable que dans la période ici envisagée les controverses scientifiques sont partie intégrante de l’espace général des débats. Les passages et les articulations entre ces différents domaines situent les enjeux de la réflexion menée.

• Suite, détails et ressources sur le site du projet AGON.

• La musique fait partie de la réflexion globale et interdisciplinaire menée au sein de ce projet.

mardi 14 octobre 2008

Points du programme II·4 : Théodora Psychoyou

Présentation de la proposition de Théodora Psychoyou (Université de Paris-Sorbonne)

De quelques stratégies discursives de la Querelle


  • Argument

Par l’examen de quelques textes spécifiques, nous tenterons de dégager quelques axes relatifs à l’argumentation déployée dans le cadre de cette discussion. Quels sont les principaux points de discussion et comment sont-ils abordés ? Comment les différents enjeux ou projets spécifiques de chaque texte conditionnent la stratégie discursive déployée (du comparatisme critique à la polémique) ? La stratégie initiale des Modernes fut d’attaquer la musique antique sur son propre terrain, en opposant des arguments essentiellement contre les Anciens et non pas en faveur de leur propre musique, et ce au moyen d’une lecture critique des sources et la prise en compte de leur statut. L’argument « évolutionniste » est également convoqué, celui d’un progrès continu, la musique des Anciens étant alors par définition plus primitive. Mersenne discute également La Mothe Le Vayer et Sextus Empiricus : comme les modèles antiques pour la théorie et pour la pratique musicales, la querelle identifiait aussi des fondements fort anciens.

jeudi 9 octobre 2008

Points du programme II·3 : Brigitte Van Wymeersch

Présentation de la proposition de Brigitte Van Wymeersch (Université catholique de Louvain)
Mersenne, Peiresc et Descartes face à la musique des Anciens. Stratégie et prises de position.



  • Argument

La correspondance échangée entre Peiresc et Mersenne fourmille d’allusions aux Anciens, mais leur point de vue sur la question est assez différent. Il y a dans le chef de Mersenne une instrumentalisation de l’Antiquité que l’on ne trouve pas chez Peiresc. Ce dernier adopte, vis-à-vis des Anciens, une démarche de « curieux émerveillé » sans aucune volonté de réappropriation du savoir antique. Cette différence de stratégie se marque dans leur approche de la pratique musicale du xviie siècle – appréhension de la nouvelle grammaire musicale ou des nouveaux genres, basse continue, monodie accompagnée, dramma per musica – , mais aussi dans leur recherche d’écrits théoriques anciens. Plus globalement, ces prises de position vis-à-vis de l’Antiquité sont spécifiques à des démarches intellectuelles propres aux deux hommes et que nous tenterons de replacer dans leur contexte. Il en va de même dans le chef de Descartes. Bien que le philosophe n’aborde le thème de la musique des Anciens que de façon occasionnelle, la distance mesurée et consciente qu’il met entre les Anciens et le monde contemporain dénote d’un être-au-monde musical spécifique.

lundi 29 septembre 2008

Points du programme II·2 : Vasco Zara

Présentation de la proposition de Vasco Zara (Université de Bourgogne)

Musique et Architecture à l’origine de la Querelle des Anciens et des Modernes

  • Argument

L’Architecture Harmonique de René Ouvrard (Paris, 1679) n’est pas seulement le premier traité écrit par un musicien sur l’application des proportions de la musique à l’architecture, mais le témoin direct d’un aspect du débat culturel et artistique au sein de la République des Lettres jusqu’à présent jamais pris en considération : la Querelle des Proportions entre Musique et Architecture.

Les disputes sur le rôle de la science musicale dans la définition du langage architectural accompagneront l’indépendance des artistes français face à l’hégémonie italienne. Loin d’être un élément secondaire des controverses en cours, cette querelle précède aussi au moins d’une vingtaine d’années la Querelle par excellence : celle des Anciens et des Modernes, qui préfigure une perspective herméneutique inédite et originale et oblige une révision des paramètres de recherche toujours utilisés par les historiens.

Points du programme II·1 : Philippe Canguilhem

Présentation de la proposition de Philippe Canguilhem (Université Toulouse II-Le Mirail)

La question des Anciens et des Modernes et la polémique Zarlino-Galilei.

  • Argument
Bien qu’Anciens et Modernes soient constamment présents dans les traités musicaux de la fin de la Renaissance, les questions qui se posent à leur propos sont relativement complexes, en particulier pour des raisons de vocabulaire. En effet, l’opposition Anciens-Modernes peut être envisagée de plusieurs manières à l’époque, selon la signification que l’on donne à ces termes. De qui parle-t-on lorsqu’on emploie cette terminologie dans la deuxième moitié du XVIe siècle ? Suivant le contexte des différents écrits, les Anciens peuvent aussi bien appartenir à l’Antiquité qu’aux compositeurs de générations précédentes ; les Modernes, de leur côté, ont parfois été recrutés parmi les plus ardents défenseurs d’un retour à une pratique musicale s’inspirant strictement des systèmes musicaux antiques.
Cette ambiguïté sémantique est à la source de bien des confusions qui ont déterminé en partie la lecture moderne des débats et des polémiques théoriques en œuvre dans les milieux musicaux italiens de la fin du XVIe siècle. C’est pourquoi toute reconsidération de ces textes ne peut s’empêcher de poser en même temps un regard critique sur la façon dont ils ont été présentés depuis une cinquantaine d’années.
C’est en ayant ces questions à l’esprit que je souhaiterais faire le point sur la querelle ayant opposé Zarlino à Galilei à la fin du XVIe siècle. Il s’agit autant ici de rappeler les faits (souvent peu connus) que de proposer un bilan historiographique qui permettra de resituer les enjeux du débat au sein de la discipline musicologique elle-même.

lundi 22 septembre 2008

Session II · 18 octobre 2008, en Sorbonne (Paris)

La Querelle des Anciens et des Modernes

en musique au xviie siècle :

synthèses et perspectives (2)


· samedi 18 octobre 2008 · en Sorbonne, salle des Actes

· 1, rue Victor Cousin, 75005 Paris

· 10h-17h30


Argument

Après une première session tenue à Rome en 2007 [programme et résumés], ce second séminaire de recherche interroge à nouveau les systèmes de représentation du rapport entre Anciens et Modernes dans le domaine du discours sur la musique au xviie siècle. Ce discours sera étudié du point de vue de la distance qu’il prend vis-à-vis de l’héritage théorique du passé : des stratégies d’appropriation de cet héritage et de ses transformations, tant dans le domaine de la théorie que dans son interrelation avec la pratique musicale contemporaine. Un intérêt particulier sera cette fois-ci porté sur la pensée et l’attitude de Mersenne.

Si l’opposition entre Anciens et Modernes est inhérente à la mise en place d’un discours normatif, le tour que prend la question au xviie siècle est particulier, à la fois lié à la réorganisation de l’ordre du savoir, à la mise en crise du modèle universel, à la restructuration du domaine de la théorie musicale et à l’émergence de pratiques nouvelles (tels la basse continue ou le style concertant). Caution autrefois irréfutable, défi syllogistique, le statut des Anciens fait l’objet de diverses manipulations, alors que certains Modernes supportent de moins en moins ce poids subi, en deçà et au delà (chronologiquement et géographiquement) de la « Querelle » des années 1680.

Au vu de la connaissance actuelle des sources et étant donnés les travaux sur la question, le séminaire s’interrogera sur les enjeux et les problématiques liés à ce comparatisme dans le domaine du discours sur la musique.


Programme

10h Accueil · Nicolas Meeùs · Université de Paris-Sorbonne

Introduction · Théodora Psychoyou · Université de Paris-Sorbonne


10h30 Philippe Canguilhem · Université Toulouse II-Le Mirail · La question des Anciens et des Modernes et la polémique Zarlino-Galilei · [résumé]


11h30 Théodora Psychoyou · Université de Paris-Sorbonne · De quelques stratégies discursives de la Querelle (des Questions harmoniques de Marin Mersenne, de l’Essai sur la musique des Anciens de Claude Perrault) · [résumé]


12h30 Brigitte Van Wymeersch · Université catholique de Louvain · Mersenne, Peiresc et Descartes face à la musique des Anciens. Stratégie et prises de position · [résumé]


13h30 déjeuner libre


15h Frédéric de Buzon · Université de Strasbourg · Mersenne et la mathesis mixte


16h Vasco Zara · Université de Bourgogne · Musique et Architecture à l’origine de la Querelle des Anciens et des Modernes · [résumé]


· samedi 18 octobre 2008 · en Sorbonne, salle des Actes

· 1, rue Victor Cousin, 75005 Paris · 10h-17h30

· séminaire de recherche organisé par Théodora Psychoyou · contact : theodora.psychoyou@paris-sorbonne.fr

· UFR de Musique et Musicologie · Groupe Patrimoines et Langages Musicaux · EA 4087

lundi 19 février 2007

Points du programme I·10 : Philippe Vendrix

Présentation de la proposition de Philippe Vendrix (Centre d'études supérieures de la Renaissance - CNRS)
Du progrès ou du paradis perdu ? Conséquences de la mise en crise théorique du modèle antique dans le discours sur la musique

  • Argument

Au milieu du xvie siècle éclate une querelle entre Vicentino et Lusitano : il s’agit de savoir si les compositeurs modernes recourent ou non aux trois genres grecs (diatonique, chromatique et enharmonique). Le débat fait rage, et deux experts sont nommés juges, dont le compositeur et chanteur Danckerts. Vicentino sort vaincu de cette joute. Il se justifiera par écrit dans sa L’antica musica ridotta alla moderna prattica. Ce texte n’est qu’un des témoignages de cette querelle dont les échos se feront encore sentir au début du xviie siècle. Mon intervention examinera les conditions et les arguments de cette querelle « fondatrice ».

Elle portera également sur ses répercussions dans le différend qui opposera Artusi et Bottrigari autour des deux essais intitulés Il Melone. Parmi les questions que soulève cette série de conflits, celle du sens « musical » (à savoir, quelle est la thématique essentiellement musicale, importante pour les compositeurs, lors d’une Querelle des Anciens et des Modernes) sera particulièrement développée.